• Les cargos de bons sentiments et l'indécence des propos

    (The Dandy Wharols / Now you love me)


     Les tonnes, les caisses, les cargos de bons sentiments et très peu de justesse sur l'amour. Il se pourrait que je l'aie réinventé. J'aurais été un très grand malade, j'aurais bondi plusieurs fois vers le ciel avec elle. Le monde n'était pas le même. L'univers était changé. Tout était beaucoup plus précis, beaucoup plus lumineux. Un historien de l'avenir prendra pour exemple cette histoire et aura la théorie.
    Mais enfin qu'est ce que cela veut bien pouvoir dire ? Ca n'existe pas des trucs comme ca. Pourquoi elle ? C'est pas banal tout de même. Les gens murmurent
    Encore un type qui justifie que la vie soit possiblement résumable par la psychanalyse.
    Mais je suis passé par là, quatre, cinq ans. Trouver le bon mot pour la bonne image. L'incroyable dose d'intelligence qu'il faut pour passer à travers l'analyse, en sortir. Les rues qui menaient au cabinet et ses détails rugueux. La poignée de main et la jalousie pour le patient qui sort avant vous. Les rêves, plus évidents que jamais, comme des dessins de votre propre sang, qui viennent se poser devant vos yeux. Et la bonne distance, et les secrets à avouer. Peut être qu'après tout je suis l'exemple type d'une analyse manquée. J'adore regarder danser les gens je trouve ca fascinant, faites de moi n'importe quoi comme la dernière fois. Allez je suis dans le panel. Notez bien tous les défauts. L'addiction à la cocaïne, probante comme une tour dans un champ de blé jeune. Et l'indécence des propos parfois, cette habitude à dire des mots outrageants et blessants. Cette solitude enfin, criante et désolante. Douze mille jeunes filles tendent leurs cheveux vers lui et les bras et les seins. Regardez toutes ces jambes plus longues et plus douces les unes que les autres et ce pauvre con qui dit qu'il l'aime et qu'il ne veut pas s'expliquer. On est vraiment dans un très grand délire, il faut trouver un compte sur lequel mettre tout ca. Voilà un type perdu, la trentaine barbue et frêle, amoureux des atomes d'une fille de neuf ans plus jeune que lui. C'est le grand n'importe quoi de l'hiver. C'est le drame le plus complet. On cherche en vain le sens de la manœuvre à l'œuvre dans ce cervelet.

    Et il est vrai que j'aurais agi comme si l'amour était une évidence grâce à elle. J'aurais manqué de discrétion. Mais je voulais crier que c'était résolu. Oui je tenais la preuve de l'univers dans mes bras. Elle précisait pour moi le monde entier. Toutes les étiquettes se décollaient et je lisais chaque secret de chaque recoin de la planète. Comment ne pas crier quand l'évidence est là ? J'admirais toutes les mimiques du personnage, je voyais des nuances, j'en arrivais même à connaître son cœur. J'étais sûr de moi et on riait.

    Grand vent sourd et froid des ombres rampantes, il me faut être seul. Pour rendre plus réel ce qui s'est passé. J'aurais du être silencieux, j'aurais du prendre garde. Et garder la preuve pour moi. Grande allée d'arbres de ce boulevard haï devant ma fenêtre, vous menez vers la mort du cimetière Père Lachaise, vous faites signe mais je n'y prends garde. Il ne se pourra jamais que votre procession m'engage.

  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :