• Gabrielle Hallez (Tarnac) et Franz Kafka

    (Saint Etienne / London belongs to me)



    Troisième jour consécutif avec Bach et sa divine (forcément) Messe en Si. Dès la sortie du métro on dirait que ma marche va aboutir au bouton du petit poste radio de la chambre. J'allume et j'écoute. J'ai toujours aimé les répétitions, mouvement fondamental venant de l'enfance : caché retrouvé caché retrouvé. On laissera à la cohorte gentille de psychanalystes le soin de forcer ici la théorie : lâcher reprendre lâcher reprendre pour mieux s'habituer à un objet, le consacrer, le connaître. Depuis trois jours donc je fais la même chose en me forçant à écouter ce disque qui me repousse, qui a lieu sans moi. Je n'ai jamais écouté de musique classique. Ce n'est pas vraiment un regret, bien plutôt une erreur finalement. Bon sang je ne suis pas là dedans, c'est une sensation très précise d'exclusion du paradis. Le disque tourne, Valérie Bonnard est en pleine forme, il se passe sérieusement quelque chose que je ne peux pas appréhender.

    Guy Debord m'est plus familier, c'est une vraie plongée dans le cœur de la nuit (merveilleuse édition récente Quarto chez Gallimard).
    En 1956 il est question de fragmenter psychogéographiquement l'agglomération Londonienne. C'est-à-dire de dériver dans la ville, d'y trouver des ambiances, de faire une carte très précise de Londres en y  expliquant les rapports entre ce qui s'y vit et l'état mental, l'humeur de l'être qui traverse les rues et les lieux. La définition exacte : « Entre les divers procédés situationnistes, la dérive se définit comme une technique du passage hâtif à travers des ambiances variées. (...) Le concept est lié à l'affirmation d'un comportement ludique-constructif, ce qui l'oppose en tous points aux notions classiques de voyage et de promenade.»
    Le but ?
    « La solution offerte exercera une influence radicale sur des activités de toutes sortes : plastiques, politiques, littéraires, sociales, journalistiques, érotiques, populaires, militaires, philosophiques, cinématographiques, aristocratiques, pédagogiques, commerciales, religieuses, culinaires, architecturales, etc. »

    J'aime que Gabrielle Hallez, mise en examen dans l'affaire de Tarnac, ai eu une pensée pour Kafka.
    http://www.lemonde.fr/archives/article/2009/01/20/tarnac-l-une-des-supposes-terroristes-temoigne_1143981_0.html

  • Commentaires

    1
    B6C8
    Mercredi 21 Janvier 2009 à 19:59
    B6C8
    J'ai justement pensé à toi lorsque j'ai lu cet article et la pensée pour Kafa
    2
    boulard
    Jeudi 22 Janvier 2009 à 12:33
    du classique.
    beaucoup de choses à dire sur la distance entre toi et la musique classique.Mais il existe au bord du precipice une passerelle,fragile,branlante certes,qui s'appelle Schubert,La Jeune Fille Et La Mort...Je repensais à Rimbaud...il detestait la peinture...
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